Chapitre 112 : opportunité

Publié le par RoN

Vicious fit la gueule pendant une bonne partie de la journée, n’adressant pas la parole à Aya et Gina jusqu’à ce qu’ils reprennent la route. Mais il finit par se dérider, et présenta même des excuses aux deux femmes. Après tout, elles n’avaient rien à se reprocher. Comment les blâmer d’avoir préféré leur complicité à la compagnie d’un libertin ? Le jeune homme avait beau avoir changé, il restait tout de même le monstre qui avait violé Aya et tant d’autres femmes. C’était déjà surprenant qu’elles lui fassent confiance. Il faudrait encore beaucoup de temps avant qu’elles voient en lui un homme comme les autres, auquel elles seraient prêtes à se donner.
« Je suis heureuse de voir que tu nous comprends, le complimenta Aya, sincère. Il faut te montrer patient. Tôt ou tard, tu finiras bien par trouver quelqu’un qui te convient.
-    Qui sait, je changerai peut-être d’avis sur ton compte » ajouta Gina avec un clin d’œil.
Vicious leur répondit avec un sourire, et les deux femmes lui déposèrent un baiser sur les joues. Ce qu’elles ignoraient, c’est que le comportement du jeune homme n’était qu’illusion. Un masque destiné à garder leur confiance, mais aucune sincérité dans ses paroles. Il faisait semblant, jouait la comédie, art dans lequel il était passé maître durant sa jeunesse. Ses lèvres avaient beau sourire, ses yeux mimer la joie, la fureur bouillonnait dans son cœur.
Il était conscient qu’il n’y avait rien de personnel dans le fait que les deux femmes aient partagé un peu de plaisir sans lui, mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir trahi. Ces deux gonzesses étaient égoïstes, ne pensaient qu’à elles, sans imaginer qu’il pouvait souffrir profondément du manque de sexe. Elles ne voyaient en lui qu’un pervers, un homme incapable de sentiments. C’était un peu vrai. Mais comment pourrait-il goûter un jour à la tendresse, à l’amour, si personne ne lui donnait une chance ?
Le monstre en lui grognait, rugissait, sa frustration se changeait en colère, sa colère en désir, son désir en violence. Ca le taraudait en permanence, l’empêchait de trouver le sommeil. Il ne rêvait que d’une chose : attacher ces deux salopes et leur faire goûter au libertinage dans sa forme la plus pure. Aya avait peut-être réussi à lui résister dans le passé. Mais s’il retentait le coup, s’il se lâchait réellement, il était certain qu’elle ne tiendrait pas longtemps. Quant à Gina, elle serait incapable de se maîtriser, c’était clair.
Pour le moment cependant, cela ne restait qu’un fantasme. Kenji, Saul, Faye, et même ce couard de Mitch, ces gêneurs ne le laisseraient jamais s’amuser comme il l’entendait, violer et torturer les objets de ses désirs. Dans cette situation, Vicious faisait de son mieux pour ignorer ses pulsions. Ah, que n’aurait-il pas donné pour tomber sur une nouvelle similigoule, ou un quelconque moyen de se soulager un tant soit peu. En désespoir de cause, il s’ennuageait de super-weed et se masturbait plusieurs fois par jour. Mais cela ne lui apportait qu’un maigre réconfort. S’il ne trouvait pas rapidement un moyen de satisfaire ses besoins, il risquait fort de péter les plombs. Heureusement, une occasion se présenta bientôt à lui.
Alors que le groupe était arrêté aux abords d’un petit village, il s’éclipsa quelques minutes afin de s’adonner au péché d’onanisme. Une fois qu’il eut fait son affaire, il décida d’explorer un peu le coin. Il ne tarda pas à tomber sur deux goules, occupées à forcer la porte d’un bureau de tabac. Un animal ou un survivant s’y était peut-être réfugié, croyant que la bâtisse lui assurerait cachette et protection. C’était sans compter sur les sens particulièrement développés des monstres et leur persévérance à toute épreuve. Leurs griffes attaquaient sans difficulté la lourde porte, perçant le métal, arrachant les gonds.
Vicious songea à rester dissimulé pour apprécier le spectacle, son bras en écharpe ne facilitant pas le combat, mais choisit finalement d’intervenir. Un sifflement, et les monstres se retournèrent pour foncer sur lui. Il projeta son couteau sur le premier, l’empalant en plein front, et accueillit le second à la hache. La lame resta coincée dans le crâne du zombie, mais le coup avait été suffisamment puissant pour le foudroyer sur place. La main sur la crosse de son pistolet de secours, il vérifia les alentours pour être sûr qu’aucun autre zombie ne rappliquait. Satisfait, il récupéra ses armes, les nettoya de son mieux avant de finir de forcer la porte du bureau de tabac. Il faisait sombre à l’intérieur, la lumière ne pénétrant que par l’entrée et une fenêtre fracturée.
Pas un bruit, pas un mouvement. Les goules s’étaient-elles fourvoyées ? C’était étonnant. Légèrement dépité, il profita tout de même de cette opportunité pour récupérer quelques paquets de tabac et des feuilles à rouler. Mais alors qu’il allait repartir, un éternuement résonna dans le local. Finalement, il n’était pas seul.
« Montrez-vous, qui que vous soyez, ordonna-t-il. Je suis armé. Dans dix secondes, je tire dans le tas. »
Du bluff pur et simple. Comme ses camarades, il avait appris à n’utiliser les flingues qu’en dernier recours. Pas question de gaspiller des munitions et de signaler sa position à d’éventuels monstres errants. Mais cela fonctionna, et il n’eut pas à attendre longtemps pour voir une petite silhouette sortir d’un placard. Il lui fit signe d’avancer dans la lumière ; lâcha un soupir de déception. Une gamine. Sept ou huit ans, peut-être moins. Crasseuse, maigrelette et visiblement terrorisée.
« Viens pas là, lui dit-il d’un ton qui se voulait rassurant. Je ne vais pas te faire de mal. »
Ca, il n’en était pas encore certain. Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais abusé des enfants, ne voyant pas l’intérêt de faire souffrir des êtres qui avaient à peine conscience de la sexualité. Pas de poils, pas de seins, rien qui puisse éveiller en lui un réel désir. Mais dans sa situation, pouvait-il faire la fine bouche ? Il choisit de s’accorder un peu de temps pour prendre sa décision.
« Comment tu t’appelles ? » interrogea-t-il.
La fillette resta silencieuse et parfaitement immobile. Attitude bien sage, ne sachant pas encore ce que cet homme lui voulait. Vicious fouilla dans sa poche, y trouva une barre chocolatée à peine périmée, et la tendit à la gamine. Cette fois, ses yeux s’éclairèrent d’envie. Après un instant d’hésitation, elle se jeta sur la friandise et la dévora en quelques secondes. L’ex-leader des Raiders lui fit un sourire, auquel elle répondit, du chocolat plein les joues.
« T’as tué les monstres, monsieur ? interrogea-t-elle en se léchant les babines.
-    Ouais, je leur ai réglé leur compte. T’as plus rien à craindre. Et tu peux m’appeler Victor.
-    T’es un gentil, monsieur Victor ?
-    J’en sais rien. Non, pas vraiment. »
La gamine prit un air paniqué et fit mine de s’enfuir. Vicious leva les mains en signe de bienveillance.
« Je ne suis gentil qu’avec les gens que je connais, précisa-t-il.
-    Hum, d’accord. Alors moi je m’appelle Viviane. On se connaît, maintenant ? »
Vicious hocha la tête et la fillette se détendit. Elle lui réclama une autre sucrerie.
« Désole, mais je suis à sec. Tu veux un joint à la place ? Ou une clope ?
-    Non ! Les clopes, c’est pour ma maman. Elle m’a demandé d’aller lui en chercher.
-    Alors c’est pour ça que tu es là. Et ta maman, elle est où ? »
Viviane pointa le doigt dans une direction.
« C’est la maison bleue, expliqua-t-elle comme si cela allait de soi. Il faut que j’y retourne.
-    Tu vis toute seule avec ta maman ?
-    Oui. Mais elle peut pas marcher, c’est pour ça que c’est moi qui fait les courses. Elle s’est cassée la jambe. »
Vicious hocha la tête, l’air de parfaitement comprendre le problème. Tout de même, envoyer sa fille chercher des cigarettes, sans aucune arme et avec des goules qui traînaient dans le coin, était plutôt irresponsable. Quel genre de parent ferait ça ?
« Ca mérite une bonne punition… murmura-t-il entre ses dents.
-    T’as dit quoi, monsieur Victor ? interrogea Viviane, affairée à fourrer des paquets de tabac dans une vieille besace.
-    Rien, rien. Dis, j’aimerais bien rencontrer ta mère. Je peux t’accompagner ? »

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T
<br /> Oui c'était ça mais putain c'est zarb que le reste de ma phrase ne soit pas affiché !!!<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Juste pour signaler une erreur de frappe dans la phrase après<br /> <br /> <br />
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R
<br /> dans la phrase après ... ??<br /> J'imagine que c'était le "paas" de "ne sachant pas". C'est corrigé, merci.<br /> <br /> <br />