Chapitre 13 : le laboratoire.

Publié le par RoN

Préférant ne pas risquer d’attirer d’autres zombies, les étudiants montèrent directement au dernier étage du bâtiment, au niveau de la serre. A priori, ils n’auraient pu rêver mieux comme refuge. Les parois en verre leur offraient une vue à 360 degrés autour du bâtiment, et comme ils l’espéraient, l’électricité fonctionnait. Pour la première fois depuis plus d’une semaine, ils purent bénéficier de l’incroyable confort qu’est la lumière électrique. Ce qui leur permit de se rouler de beaux joints pour fêter la réussite de leur mission et se remettre de leurs émotions. Ce soir là, autant dire que la bonne humeur était au rendez-vous, et ils dormirent tous comme des loirs. Si l’avenir de leur pays était bien sombre, le leur semblait au moins un petit peu plus brillant.
Le lendemain, ils visitèrent le laboratoire de façon plus approfondie, s’assurant également qu’aucune goule ne s’y était installée. Le bâtiment était constitué de quatre niveaux au total. Le sous-sol, dans lequel ils ne s’aventurèrent pas pour le moment, où étaient stockés divers produits chimiques ; s’y trouvait également un petit parking, dont les portes pouvaient théoriquement s’ouvrir automatiquement de l’extérieur avec une simple télécommande. En tant que thésards, Jack et Marie n’y avaient pas accès, mais s’ils réussissaient à trouver une télécommande, cela pourrait s’avérer très utile pour leurs prochaines sorties en véhicule.
Le rez-de-chaussée se constituait de différents bureaux et du secrétariat. Même avant l’épidémie, Jack et Marie n’y passaient pas beaucoup de temps, l’essentiel de leurs activités se résumant à des expérimentations et à s’occuper des cultures. Dans le bureau d’un des professeurs, ils eurent d’ailleurs la surprise de faire une découverte inespérée : une salle de bain en parfait état de fonctionnement. Une douche, un lavabo, des toilettes, équipements ô combien classiques, mais tellement rares dans tout ce merdier. Aya faillit même pleurer de joie quand elle s’aperçut qu’ils pouvaient avoir… de l’eau chaude.
Les différentes salles d’expérimentations se trouvaient au premier étage, et les survivants espéraient en reconvertir certaines en appartements, histoire d’avoir un peu d’intimité. Cela nécessiterait l’évacuation des nombreux produits et ustensiles expérimentaux, mais après tout, ils allaient avoir tout le temps nécessaire.
Enfin, le dernier étage était majoritairement occupé par la serre, qui avait d’ailleurs besoin d’un sérieux entretien, et par les panneaux solaires et réservoirs d’eau. Les cultures n’étaient pas mortes, leur irrigation étant automatisée, mais les plantes, dont personne ne s’était occupé depuis plus d’une dizaine de jours, avaient poussé de façon assez anarchique. Mais de toute manière, il allait falloir en évacuer la plupart. Les espèces sur lesquelles étaient pratiquées les différentes expériences ne représentaient plus aucun intérêt, mis à part bien évidemment les quelques pieds de marijuana.
A ce sujet justement, Jack s’empressa d’aller vérifier que les pieds de super-weed qu’il avait mis à sécher avant l’épidémie n’avaient pas trop souffert. L’odeur puissante qui l’accueillit quand il ouvrit la porte du local lui assura que ce n’était heureusement pas le cas. Mais il était urgent de récolter la précieuse drogue et de la conditionner dans des récipients étanches, sans quoi elle serait perdue.
Mais pour le moment, ils avaient des missions plus urgentes. Si le problème de l’eau semblait réglé (les réservoirs extérieurs étaient quasiment pleins, et le système de filtrage fonctionnait parfaitement), ils n’avaient de provisions que pour un jour ou deux, et encore, à condition de se rationner. Et vu ce qu’ils avaient à faire, mieux valait ne pas risquer l’hypoglycémie.
Dès le lendemain, ils mirent donc en place leur plan de réapprovisionnement. Il était inutile d’espérer aller en centre-ville. La plupart des magasins avaient sans doute été dévastés par le bombardement, et étaient de toute manière trop éloignés à leur goût. Par bonheur, les étudiants savaient qu’une petite zone commerciale se trouvait près de l’université, à moins de deux kilomètres. Théoriquement, ils pourraient y trouver tout ce qu’ils voulaient : supérette, pharmacie et même… bureau de tabac. Ce qui commençait à représenter un besoin presque aussi vital que la nourriture. Fumant presque continuellement, leur stock de cigarettes se résumait à un fond de paquet de tabac à rouler tout sec. Ils avaient eu la chance d’en trouver une certaine quantité dans les différents appartements qu’ils avaient visité, mais il était grand temps de se réapprovisionner. En temps normal, fumer leurs joints purs n’aurait pas dérangé notre groupe de junkies, mais dans la situation actuelle, c’était peu judicieux : non seulement cela risquait de les défoncer beaucoup trop pour effectuer leurs missions à haut risque, mais de plus, c’était tout sauf économique. Et leur stock de super-weed, bien que très important, n’était pas illimité. Tous étaient donc partants pour piller un bureau de tabac.
Restaient à régler les problèmes logistiques. Avec tout ce qu’ils comptaient ramener, il était bien entendu hors de question d’effectuer leur raid à pied. Et la voiture de Jack était trop petite pour emporter plusieurs personnes et être en plus chargée de victuailles. Ils jetèrent donc un coup d’œil sur le parking du laboratoire. Peu de véhicules s’y trouvaient. Nombreux étaient les employés qui avaient du tenter de fuir en voiture. Sans compter qu’aucun des jeunes gens ne savait démarrer un véhicule sans les clés. Ils allaient baisser les bras et choisir l’option numéro deux – à savoir faire plusieurs expéditions avec la voiture de Jack, en effectif réduit, ce qui ne les enchantait vraiment pas – quand Lloyd remarqua du mouvement dans un break garé à l’extrémité du parking.
« Et alors ? interrogea Arvis. Ce n’est probablement qu’un zombie enfermé… Ces trucs sont tellement débiles qu’ils n’arrivent sans doute pas à actionner la poignée de la porte. Je ne vois pas en quoi ça nous avance.
-    Réfléchis un peu, imbécile ! lui rétorqua son frère. Qu’est ce qu’une putain de goule ferait dans une voiture ?
-    Hum… je crois que je vois où tu veux en venir, dit Marie. C’est sans doute quelqu’un qui s’est fait mordre et qui se sera réfugié dans sa voiture… Avec un peu de chance, les clés sont à l’intérieur.
-    Exactement. Tout ce qu’on a à faire, c’est ouvrir, décapiter gentiment le zombie et récupérer les clés. Il y a l’air d’avoir de la place, là-dedans. Suffisamment pour faire nos courses, en tout cas.
-    On pourra même prendre aussi ma voiture, proposa Jack. Comme ça on ramènera un maximum de trucs en un seul voyage.
-    Vous oubliez de prendre certaines choses en compte, objecta Allan. Et si l’occupant de la voiture est une personne normale ?
-    Franchement, il y a peu de chances. On a déjà eu du mal à  tenir tout ce temps dans mon appartement, alors dans une voiture, je n’ose même pas imaginer. Et même si c’est le cas, il suffira de demander poliment sa coopération à cette personne. Non, ce qui m’inquiète, c’est si le mec a démarré son moteur juste avant de se transformer. Dans ce cas, le réservoir sera vide…
-    On verra bien, conclut Marie. Pour le moment, c’est notre meilleure alternative. »
La jeune fille avait raison, et ils se préparèrent du mieux possible. Des recherches au rez-de-chaussée leurs permirent de mettre la main sur la précieuse télécommande d’ouverture automatique du garage, ainsi que sur des cartes magnétiques permettant d’ouvrir les portes du bâtiment. Il en fut remise une à chacun, histoire d’éviter de se retrouver dans la même situation que lors de leur arrivée. Puis ils se répartirent les rôles. N’ayant toujours que quatre armes dignes de ce nom, ils jugèrent inutile de partir plus nombreux. Marie et Allan resteraient donc au laboratoire, tandis que les frères Bronson « emprunteraient » le break. Jack et Aya embarqueraient dans la voiture du jeune homme, et si tout se passait bien, leur convoi irait directement jusqu’à la zone commerciale. Si tout se passait bien.

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T
<br /> C'est clair que jusqu'à maintenant ils ont eu trop de chance ^^<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Oh oui, mais ça ne va plus durer bien longtemps...<br /> <br /> <br />